Aujourdhui

Narration - En 2004, mamu-aitun organise un rassemblement spécial sur les rives de la rivière Mishta-shipu, près de Mani-utenam. Le thème est le suivant: les aînés du Québec et du Labrador donneront des enseignements aux plus jeunes des Premières Nations du Québec et du Labrador.
Pour faire la banique, on commence par bien réchauffer le sable. Ici, on devra recommencer trois fois, le sable utilisé étant mouillé et plein de roches. Cela étant fait, on mélange la farine, le sel et la poudre à pâte. Puis, on pétrit. Pas trop longtemps. L'important est de le faire de façon constante. Ensuite, on enfouit la pâte dans le sable et on la laisse cuire pendant 15 à 20 minutes. Puis on la retourne et on la laisse encore 10 minutes. Il ne restera plus qu'à la sortir et à la gratter.
Marjolaine - Est-ce qu'il y a eu des jeunes qui sont venus s'informer sur la fabrication de la banique ?
Adélaïde - Oui, plusieurs.
Homme - Je me suis renseigné et j'ai appris qu'il y avait trois sortes de dessins qu'on pouvait faire sur les raquettes : la fleur, la patte de perdrix et le motif qui ne se fait plus de nos jours, car il peut porter malheur. Je l'ai déjà fait et j'ai dû le défaire. Ce que j'ai fait de plus difficile, c'est celui-ci.
Thérèse Bégin - Je veux te dire que je suis très contente d'être ici pour venir montrer mon savoir-faire. Je n'avais que 6 ans quand on m'a appris à mastiquer de l'écorce. Ma mère m'a montré à broder sur de l'écorce de bouleau. On ne peut pas faire ça toute la journée, juste de temps en temps. Il faut savoir quand enlever l'écorce de l'arbre et on ne peut pas prendre toute l'écorce. On prend la plus mince. Parfois je peux seulement en faire deux par jour. On m'a appris à réfléchir beaucoup et à me sentir bien dans ma tête avant de mastiquer l'écorce.
Femmes de Mingan - Uishitshishkumikua (savoyane) On utilise les racines jaunes de la savoyane pour soigner les maux de gorge. Quand l'enfant a la langue blanche, quand il fait du muguet, on lui lave les dents avec ça.
Anitshikata (sabot de la vierge) On le trouve dans les marécages. Le sabot de la vierge est bon pour la peau. On le prend en tisane.
Uishitshipu. On se sert des feuilles pour en faire une tisane pour les traitements contre les démangeaisons et l'eczéma. On se lave le corps avec la tisane. C'est très fort.
Ushkuaikatsheshkua (écorce de bouleau) C'est l'écorce de bouleau, on prend la partie rouge à l'intérieur, entre l'arbre et l'écorce. C'est bon pour soigner le diabète et la diarrhée. Ça aide aussi contre la toux.
Quand quelqu'un a la diarrhée et que ça pique beaucoup, on prend ces racines, on les fait bouillir, on filtre et on en consomme.
Ces cônes servent contre les malaises de digestion. Ils soulagent les maux d'estomac. Il y en a aussi des cônes verts. On les fait bouillir, on les filtre et on boit le liquide.
Pineu minakanakashai (thé des bois) C'est encore bon pour le diabète et aussi contre... la jalousie. Après que tu en aies bu, ta jalousie s'en va...
Narration - Au terme de cette semaine de rencontres où l'on a discuté de connaissances traditionnelles, de spiritualité, de gouvernance et d'avenir, on a constaté que la brisure culturelle venant de l'époque du pensionnat était encore très présente et qu'il fallait continuer ces rencontres pour garder vivante la langue innue et améliorer le dialogue entre les aînés et les jeunes.
Musique - Rodrigue Fontaine, Bill St-Onge, Luc Bacon

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