Accueil > Culture > Histoire > Point de vue innu > La Loi sur les Indiens icône de traces de pas
Point de vue innu

La Loi sur les Indiens

6:05 min. - Application de l’Acte des Sauvages, qui devient la Loi sur les Indiens. On est en 1876. Cette loi basée sur l’assimilation est encore présente aujourd’hui.

Transcription

Narration - En 1854, d’autres sortes de visiteurs commencent à affluer sur le territoire innu : des pêcheurs. Cinq familles acadiennes, en provenance des îles de la Madeleine s’installent à la Pointe-aux-Esquimaux (devenu par la suite Havre-Saint-Pierre). Elles avaient d’abord débarqué à Mingan avec leurs bestiaux, mais l’agent de la Hudson Bay les avait refoulées à la mer. Les Innus leur portèrent secours. En 20 ans, les Acadiens affluent jusqu’à constituer plus de 80% de la population régionale. En 1867, c’est l’Acte de l’Amérique du Nord britannique, le grand rêve canadien basé sur la colonisation.
Evelyne St-Onge - En 1935, d’après leurs calculs, il n’y avait plus d’Indien. On éliminait par le mariage et seul l’homme gardait le statut d’Indien. Puis, l’industrie arrive, la colonisation, les coupes à bois, les barrages… Nous, on est dans le bois pendant ce temps-là et on dérange. On nous considérait comme une race inférieure. On ne pouvait pas être des citoyens ordinaires à moins de renier notre race.
Narration - En 1876, le gouvernement d’Ottawa va simplement appliquer chez les Autochtones l'Acte des Sauvages, qui deviendra la Loi sur les Indiens. L'Autochtone qui accepte de vivre à la manière des Blancs, comme le font tous les autres immigrants, est récompensé en se voyant conférer tous les privilèges de la citoyenneté blanche. C’est le gouvernement blanc qui décide qui est Indien et qui ne l’est pas. Celui qui préfère vivre dans la nature comme son père le lui a appris en est spolié et est parqué dans une réserve, sans droits civiques. La volonté d’assimilation n’était pas un acte caché. Duncan Campbell Scott s’exprimait ainsi : « Notre objectif est de poursuivre le travail jusqu’à ce qu’il n’y ait plus un seul Indien au Canada qui n’ait pas été absorbé dans le corps politique et jusqu’à ce qu’il n'ait plus de question indienne ni de département des Affaires des Sauvages ». Si aux États-Unis on a inventé le dicton « le seul bon Indien est un Indien mort » au Canada on dira « le seul bon Indien est un non Indien ». En complément, l’État entreprend d’éduquer les enfants à la manière des Blancs, un système efficace qui devrait accélérer leur assimilation et leur acculturation définitive, ce qui devrait être bénéfique tant aux Blancs qu’aux Autochtones.
Narration - Voici un enfant que nous avons trouvé dans le bois. Je l’amène ici pour que vous le gardiez. Il faut éviter qu’il nous dérange.
Puis il lui explique longuement comment traiter l’enfant confié à ses soins. Pour quelque temps, vous allez le choyer pour qu’il nous aime et qu’il apprécie que vous le gardiez entre quatre murs et pour qu’il ne songe jamais à retourner là où il vivait. Au début seulement, vous lui donnerez tout gratuitement. Vous le nourrirez comme pour qu’il oublie sa propre nourriture. Vous l’habillerez comme nous pour lui faire oublier sa propre façon de s’habiller. Vous lui donnerez la même éducation que nous. Mais il vous faudra à tout prix veiller à ce qu’il ne réussisse pas trop bien dans ses études car nous ne connaissons pas cet enfant.
Fiction
C’est magnifique de vous voir réunis ici. Je sais que c'est un grand jour pour vous. Huit d’entre vous vont m’accompagner au pensionnat, vous allez apprendre le français, à lire, à écrire et plus tard devenir de bons religieux et revenir dans votre communauté.
Je sais que c'est difficile aujourd'hui de quitter vos parents. Vous allez partir pour 10 mois.
Laissez-moi vous bénir.
Vous devez respecter et écouter les enseignements. Faites ce qu'ils vous diront de faire... Vous reviendrez le printemps prochain.
Je penserais pas que le vent va lever plus que maintenant. Tout est prêt, capitaine.
Regardez comment ils ont l’air heureux, avec le sourire, ils sont fiers de me suivre.
Quand j’ai choisi la vocation de missionnaire, c’est en rêvant à des moments comme ceux-là. Sauver des âmes, les amener à la foi catholique.
Ils sont pognés sur des îles de roches, pauvres eux autres. Ça m'émeu. croyez moi.
Ainsi soit-il.
Musique - Philippe Mckenzie


1 commentaire

emilie il y a 11 ans, 10 mois

Merci! ceci ma variment aider avec mon projet d'histoire :)


(*) Champs obligatoire





ou

8 vidéos liées à Point de vue innu



Haut de page