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Le commerce des fourrures et ses conséquences

C’est ensuite avec les commerçants français impliqués dans la traite des fourrures que les familles innues de la Côte-Nord vont tisser des liens. Avec l’implantation d’un premier comptoir commercial permanent à Tadoussac en 1599 (qui s’avéra cependant être un échec) s’amorce une longue tradition d’échanges entre les groupes en présence. De nombreux postes, d’importance et de longévité différentes, verront le jour à l’embouchure de plusieurs rivières de cette région, comme la Manicouagan, la Godbout, la Moisie, la Mingan, la Natashquan, etc.

La dépendance de plus en plus grande aux produits importés (fer, couteaux, marmites, fusils et munition, tissus, farine et autres céréales, thé, tabac, alcool) aura des conséquences sur le mode de vie annuel des innus, alors que trappeurs et chasseurs consacreront davantage de temps et d’énergie à poursuivre des espèces dont la valeur économique surpassent la valeur calorique (ex. la martre, le vison, le castor...). Enfin, le désir, sinon la nécessité d’aller à la rencontre des traiteurs aux postes situés à l’embouchure des rivières a certainement modifié les habitudes traditionnelles de nombreuses familles.

La traite des fourrures fera passer les innus d’un mode de vie axé sur la subsistance à une économie mixte de subsistance et d’exploitation commerciale. Dans ce cadre, les Autochtones seront confrontés à des réalités dont la plupart leur est étrangère : innovations technologiques (pièges et fusils, embarcations), techniques (préparation des peaux), vestimentaires (tissus), commerciales (avances et crédits, valeurs d’échange), alimentaires et autres (farine, sucre, thé, tabac, alcool).

Comme autres conséquences du commerce des fourrures, mentionnons celles qui ont touché à l’organisation sociale traditionnelle, alors qu’on remarque l’émergence de spécialistes tels que les capitaines et intermédiaires de traite, ou encore les engagés des postes qui seront étroitement liés au bon fonctionnement des comptoirs commerciaux.

Également, des familles deviendront malgré elles plus ou moins captives de certains postes, souvent obligées qu’elles sont par des dettes et avances faites par leurs gérants en début de saison de trappe. Et que dire de la concurrence commerciale qui a certes créé des disparités entre plusieurs familles?

Enfin, la fréquentation des populations autochtones et européennes ou euro-canadiennes aura comme autre résultante négative la propagation de virus et de maladies desquelles les premiers ne peuvent se protéger, ce qui résultera en un haut taux de mortalité selon les postes et les époques.



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