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L'occupation allochtone du territoire avant la conquête anglaise

L’occupation du territoire nord-côtier par les Européens et Euro-canadiens avant le milieu du XIXème demeure limitée aux postes de pêche et aux comptoirs et infrastructures reliées à la traite. De rares seigneuries seront cependant accordées à des privilégiés au XVIIème siècle, dont celles de Mille-Vaches (1653, près de rivière Portneuf), ou des îles et îlets de Mingan (1679) puis d’Anticosti (1680) accordées à Louis Jolliet.

Au 18ème siècle, une grande partie de l’est de la Côte-Nord jusqu’à Hamilton Inlet au Labrador est divisée en « concessions ». Ce sont des territoires loués à des marchands et officiers civils français contre une redevance annuelle en peaux de castors ou l’équivalent en livres. Ces établissements, consacrés à la capture du loup-marin, de la morue, du saumon et à la traite des fourrures avec les innus, -voire même avec les Inuits dans le cas des établissements les plus à l’est,- sont exploités parallèlement aux pêcheries françaises existantes.

La concession accordée à Augustin Legardeur de Courtemanche (1663-1717), qui choisit la baie de Brador afin d’y établir le fort Pontchartrain vers 1704, est un cas exceptionnel. Son territoire en 1722 couvrira quatre lieues de profondeur sur neuf lieues en front de mer, soit de la Baie du Vieux-Fort à l’Anse-au-Clair. Le concessionnaire y détient le droit exclusif de chasse au loup-marin, et peut pratiquer la traite. La permission d’exploiter baleines et morues ne lui est accordée qu’en concurrence avec les vaisseaux qui viendront y pêcher.

En 1714, Courtemanche devient commandant du roi au Labrador pour le Ministère de la Marine. Chargé d’assurer le bon déroulement des pêches dans le détroit, il doit en favoriser l’expansion et encourager d’autres formes de commerce. Sa concession pris l’allure d’une colonie permanente où vivait en saison forte une centaine de personnes d’origines française, canadienne et autochtone. Lorsque l’établissement fut transmis en 1740 à son héritier Martin de Brouague, il était constitué d’une dizaine de bâtiments.



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