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L'industrialisation de la région au XXème siècle et la fin du nomadisme

Le XXème siècle sur l’ancien Nitassinan innu sera celui du développement de l’industrie de la pulpe de papier (Portneuf, Pentecôte, Clarke City, Shelter Bay, Baie-Comeau...), de l’hydroélectricité (les villages temporaires de Labrieville, Lac Louise et Micoua) puis des mines et de la métallurgie (Havre-Saint-Pierre, Sept-Îles, Schefferville, Port-Cartier, Gagnon, Fermont), autant d’industries qui changèrent à jamais le visage de la Côte.

Pour les innus, ces développements industriels seront synonymes de pressions énormes sur le territoire et ses ressources, que ce soit par l’utilisation des rivières pour le flottage du bois (Escoumins, Bersimis, Manicouagan, Franquelin, Pentecôte, Rivière-aux-Rochers, Sainte-Marguerite), par le harnachement de ces mêmes rivières ou d’autres (Outardes, Magpie), ou par l’ouverture de mines à ciel ouvert sur l’aire de migration des caribous de la toundra (région de Schefferville au Québec; et de Labrador City et Wabush au Labrador).

C’est aussi au milieu du siècle dernier que le Gouvernement fédéral instaure de nombreux services destinés aux Autochtones québécois en général, et aux innus en particulier. Ces politiques se traduiront entre autres par l’accès général à l’éducation primaire (le pensionnat de Malioténam ouvre ses portes en 1952), par la dispense de soins de santé, et le versement d’allocations familiales.

Il va sans dire que de telles mesures, ainsi que l’occupation d’emplois salariés par plusieurs innus, mettront à toutes fins pratiques un terme au cycle de vie nomade qu’exerçait encore un certain nombre de familles pour qui la chasse et le piégeage représentaient encore des activités déterminantes.

Exception faite de celles des Escoumins (1892) et de Sept-Îles, fondée en 1906 et dont le territoire sera agrandi en 1925 et 2007, c’est seulement dans la dernière moitié du XXème siècle qu’apparaissent les dernières réserves innues. Celles de Mani-utenam (1949) et Lac John / Matimekush (1960 et 1968) correspondent à la période de l’exploitation des mines de fer de la région de Schefferville. Plus à l’est, les communautés de Mingan (Ekuanitshit), Natashquan (Nutashkuan) et La Romaine (Unaman-shipu) sont officiellement fondées en 1949, 1952 et 1956. Enfin, des gens établis au dernier endroit décideront de regagner leurs terres d’appartenance sur la rivière Saint-Augustin, fondant ainsi le village de Pakut-shipu où les premières maisons seront construites en 1971.

Moins affectées par le développement industriel qui touche l’ouest de la Côte, plus récemment reliées par le réseau routier (route 138) ou encore isolées - et par conséquent moins sujettes aux pressions assimilatrices de la majorité blanche, c’est dans ces communautés que l’on retrouve une plus grande proportion de familles encore relativement dépendantes de l’exploitation des ressources du littoral et de l’intérieur des terres.



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