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Le début de la colonisation permanente (XIXème siècle)

La Conquête britannique de 1759 modifiera bien peu la conduite des activités économiques sur notre territoire, d’abord perçu comme un inépuisable réservoir de fourrures, de morues et de loups-marins. Quelques concessionnaires maintiennent leurs activités, mais un nombre grandissant de commerçants anglais s’établit à demeure. La Compagnie de la Baie d’Hudson à l’ouest, et la Labrador Company de William Richardson à l’est, finissent par contrôler le commerce.

C’est la faillite de cette dernière en 1820 qui annoncera le peuplement permanent dans l’est de la Côte-Nord. D’anciens engagés familiers des lieux, provenant d’Angleterre et des îles de Jersey & Guernesey (situées entre l’Angleterre et la France), s’établissent. Ils sont rejoints par quelques dizaines de familles venues des comtés de Montmagny, de l’Islet et de Québec. Des lieux tels Brador, Lourdes-de-Blanc-Sablon, Blanc-Sablon, Rivière-Saint-Paul, Bonne Espérance et Saint-Augustin accueillent des colons. En 1862, on recense à l’est de la Côte-Nord 432 pêcheurs, qui entretiennent 57 pêcheries de saumons et 36 stations de pêche aux loups-marins.

Le centre de la Côte verra naître dès 1854 les communautés acadiennes (depuis les Iles-de-la-Madeleine) de Kégaska, Natashquan, Pointe-aux-Esquimaux (future Havre-Saint-Pierre) et English Point sur Anticosti. Des Gaspésiens de la Baie-des-Chaleurs fonderont aussi un chapelet de villages entre Moisie et Longue-Pointe-de-Mingan. Enfin, des Terre-Neuviens s’établissent à leur tour sur la Côte, comme à Kégaska, Harrington-Harbour et Old Fort, expliquant la prédominance actuelle d’une population anglophone dans cette région.

La perte en 1842 du monopole de l’occupation des terres détenu par la puissante compagnie de traite anglaise Hudson’s Bay Company transformera le visage de la Haute-Côte-Nord, alors qu’elle s’ouvre au développement forestier, à la construction de nombreuses scieries, et donc à la colonisation nécessaire des lieux côtiers de chargement du bois, comme Tadoussac, Grandes-Bergeronnes et Les Escoumins.

C’est dans ce contexte d’une occupation croissante des havres et baies du littoral de la Côte-Nord occidentale, associée à une exploitation de plus en plus intensive des ressources forestières de l’arrière-pays, qu’on verra apparaître les premières « Réserves indiennes ». Quelques années après celle de Pointe-Bleue (1856) au Lac-Saint-Jean, c’est celle de Betsiamites qui sera fondée en 1861.



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